Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'avis de Mélody
24 septembre 2012

Je vais bien, tout va bien...

pieds

Mes amours, je ne sais pas pour vous mais je trouve cette rentrée difficile.

On a rapporté soulagés nos enfants à l'école en leur disant combien ils avaient de la chance et que nous même on adorerait y retourner (pffffffff gros menteurs...). On se montre nos photos de vacances, on fait le point sur les couples qui se sont faits et défaits pendant l'été, on râle d'avoir trop de projets ou de ne pas en avoir assez, on commente l'actualité... on se fait chier.

Je ne suis pas très polie je sais, c'est seulement parce que j'ai envie de me marteau-pilonner moi même de succomber chaque année à ce banal blues de rentrée. Je m'agace, je me fatigue, je m'auto-stress, je m'irrite, j'en ai assez de commencer mes phrases par "je". Mais c'est ainsi depuis toujours, le 1er septembre, le 1er janvier et le jour de notre anniversaire, on fait des bilans, on prend des décisions et de bonnes résolutions et baaam on devient chiant. 

Voilà mes chéris, je me suis mise au yoga, je mange bio et j'écoute mon corps. Soyons clair, quand on écoute son corps on se fout dans la merde. Si, si forcément! Le mien par exemple m'a imposé un chômage technique, il avait besoin de repos. Il m'a forcé à regarder TF1 pour remettre mon compteur cervical à zéro. Il réclame son petit ballon de chianti, il refuse de porter autre chose que des tongues, et depuis quelques jours me supplie de lui / de nous offrir un massage.

Hier soir, le dos meurtri par une mauvaise nuit, les yeux lourds de cette drôle de vie, j'ai dit OUI !

Agacée par ces spas rutilants où les massages sont corrects mais l'addition indigeste, j'ai tenté le boui-boui thaï. Pour moitié prix, de vrais gens qui ne maîtrisent pas notre langue mais savent vraiment masser nous offrent un aller simple pour le paradis.

L'endroit est riquiqui et sent le riz chaud, la citronnelle et l'encens. Une minuscule asiatique au visage fatigué me fait entrer, petit coup d'oeil dans la rue et clac,  elle ferme à clef derrière moi... Mouai...

Derrière un rideau de perles roses au charme désuet j'aperçois quelques pièces en enfilade, la lumière est plus que tamisée, ce sera un massage dans l'obscurité. 

Ma "case" attribuée, j'enlève le haut, puis le bas, et je cherche la petite culotte jetable tellement sexy... Je finis par m'allonger sur une natte, avec ma propre culotte, et j'attend. Mon voisin de case, produit un râle régulier pour signifier son plaisir, j'ai un peu froid, et un petit doute sur cette si bonne idée de massage... 

Je fantasme quelques secondes sur un masseur qui sortirait tout droit de "l'amant" de Duras. Il aurait les mains douces, la voix suave et un parfum ambré, je serais envoûtée. 

Je n'ai pas le temps de profiter très longtemps des papillons qui me chatouillent le ventre, mon fantasme se fracasse contre le mur cruel de la réalité: entre dans la pièce une femme d'un certain âge qui fut très clairement un homme dans le passé. 

La/le praticien manifestement enrhumé renifle comme un hérisson (pour ceux qui l'ignorent: les hérissons reniflent terriblement...) et dans un fraï (français-thaï) parfait me demande si je suis prête. Une petite voix m'implore de me jeter dans mon jean et de me casser parce que nOOOOOn je ne suis pas prête! Mais évidemment cette voix là je ne l'écoute jamais, je serre donc un peu les fesses et les dents et j'attend.

Aiiie! La sanction tombe violemment:

Petite voix: 1 , moi: 0 

Mon bourreau me colle le visage dans ce matelas rancis, je vais étouffer, j'ai l'impression de sentir les acariens courir sur mon corps, les colonies de germes entrer dans mes narines . Je regrette le Spa des cinq mondes et sa panoplie de conneries, c'est cher payé mais là-bas au moins on se fait un peu de bien.

Mon amazone reniflante me chevauche lourdement et agresse mes cervicales avec une fougue irrésistible. Je n'y résiste pas. J'ai mal.

Cette heure dure un quart de siècle, et en plus est tarifée, je suis abattue dans tous les sens du terme.

Mon voisin rugit une dernière fois avant une succession de couinements de joie. Je me dis que je n'ai pas de chance, et qu'à côté le mec à l'air de prendre son pieds.

Aaaaaaaarrrrgggghhhhh ! Mon cerveau de blonde, taupe model, trentenaire au bout du rouleau percute enfin: ici on ne sait pas masser, on sait vous faire meugler. 

Je brandis ma petite voix à bout de bras, l'heure est grave, rien ne va plus, il s'agit maintenant de m'éviter un doigt dans le Biiiip.

Le corps endolori mais les idées rafraîchies, je quitte le bouiboui et retourne dans la vie. Pour 50€, j'ai réappris a aimer le simple fait de marcher dans la rue.

Comme on dit en fraï: beaucoup merci.

"Ce que cache mon langage, mon corps le dit. Mon corps est un enfant entêté, mon langage est un adulte très civilisé..." Roland Barthes

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
L'avis de Mélody
  • A priori on s'en fout de mon avis... Mais viens dans mon blog, y a des oiseaux qui chantent (...) OUI j'aime le vert. OUI je tiens cette guitare à l'envers. Et OUI il y a des fautes d'orthographe, ça fait terroir.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
L'avis de Mélody
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 31 329
Publicité